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Réserve forestière de Raimeux

La réserve forestière de Raimeux

Le Droit de Raimeux, par sa structure géologique, présente une déclivité forte peu propice à l’exploitation forestière.

Les communes et bourgeoisies se voyaient obligées de consentir de grosses dépenses pour des rendements faibles, d’autant que le bois a perdu beaucoup de sa valeur. C’est pourquoi, à l’instigation de l’Office des forêts du Canton de Berne OFCB est né le projet de créer une Réserve forestière, dans laquelle toute exploitation du bois serait bannie. Cette formule est intéressante pour la diversité de la flore et de la faune – biodiversité -. Quelques travaux d’amélioration ponctuels, sous la surveillance de l’OFCB, créent des conditions spéciales pour la protection d’espèces intéressantes ou des aménagements profitables, comme la création de lisières naturelles étagées ou d’éclaircies structurelles, par exemple.

Une telle structure n’est nullement une réserve naturelle ou un parc régional dans lequel toutes activités sont interdites.

Les Communes municipales, mixtes ou bourgeoises de Moutier, Belprahon, Grandval et Crémines ont approuvé cette création qui a vu le jour en 2005 – inauguration le 22 septembre 2005, en présence de Madame Elisabeth Zölch, conseillère d’Etat, des représentants des autorités concernées, ainsi que de la Commission scientifique ad hoc chargée d’en exercer la surveillance.

La réserve s’étend sur 318 hectares pour une longueur de 6 km entre 520 et 1200 m d’altitude.
De nombreux travaux ont déjà été entrepris sur tous les territoires communaux ou bourgeois, comme la réouverture du pâturage sous la Combe des Geais ou la création d’une éclaircie favorable à plusieurs espèces d’orchidées au-dessus du chemin menant au Gore Virat, et bien d’autres encore.

Les projets sont nombreux, mais nécessitent des dépenses importantes, couvertes par la Canton de Berne, selon des plans élaborés par la commission scientifique et l’ Office des forêts.

En 15 ans, le milieu a évolué, naturellement ou avec quelques coups de pouce de la part des forestiers. Même si certaines interventions ont parfois éveillé la curiosité ou l’incompréhension des usagers !

Nature

Les conditions biologiques de la pente méridionale de Raimeux, riche de milieux différents, offre une palette de flore et de faune intéressante, ainsi qu’une grande richesse géologique typique du Jurassique (Combes des Geais et de la Hue, Gore Virat).
Les plantes rupicoles – liées aux rochers – particulières, comme les Primevères auricules, l’Erine alpine ou l’Amélanchier méritent une mention spéciale. Les Pins sylvestres des parties les plus ensoleillées offrent des aspects méditerranéens. Une grande variété d’Orchidées sont particulières aux pâturages en clairières. La Berce du Jura borde les « charrières » offrant ses ombelles aux marcheurs.

Quant aux reptiles, Lézards des murailles ou des souches, Coronelle lisse ou Vipère aspic, ils sont discrets mais omniprésents et méritent une protection absolue, comme les amphibiens très menacés actuellement.

Si le Lièvre brun s’est raréfié, il est toujours présent, mais cantonné à la forêt, chassé des vallées par l’agriculture et ses méthodes actuelles. Le Chevreuil et le Chamois sont fréquents, le second ayant colonisé toute la chaîne. Le Renard roux et le Blaireau ne sont pas rares, bien que discrets et plutôt nocturnes. Les mammifères plus petits sont moins observables, mais, de la Fouine à l’Hermine blanche, de l’Écureuil aux mulots et campagnols, ils sont partout chez eux.

Le monde des oiseaux est vaste. Les plus remarquables étant les Grands corbeaux aux cris rauques et le Faucon pèlerin – actuellement menacé par la présence récente du Grand Duc – nicheurs dans les falaises. Les nocturnes, chouettes et hiboux ne sont pas rares, mais ne se manifestent en général que par leurs chants. On peut citer encore le Tichodrome échelette, grimpeur occupant les roches les plus abruptes et les pouillots, petites fauvettes spécifiquement localisées, comme le Pouillot de Bonelli, hôte des endroits les plus « méridionaux », chauds et secs, ou le siffleur, attaché à la hêtraie pure. N’oublions pas les pics, noir, cendré, vert, épeiche ou mar, dont la présence est grandement favorisée par l’abondance de bois mort, debout ou couché.

La liste des insectes serait fastidieuse, ne citons que la Rosalie alpine, magnifique coléoptères bleu et noir. Le pied du Jura en est l’un des derniers refuges, d’où une protection particulière.

Texte et photos : Alain Saunier, Grandval